
Six nations: les Bleues frôlent l'exploit en Angleterre

Plombées par une entame de match calamiteuse, les Bleues ont finalement terminé tout près d'une victoire historique contre l'Angleterre (43-42), leur bête noire qui a remporté à Twickenham son septième Tournoi des six nations consécutif.
À quatre mois du Mondial en Angleterre (22 août – 27 septembre), dont les toutes puissantes Red Roses sont les favorites, les Bleues se sont de nouveau heurtées à leur plafond de verre, surclassées par la puissance et la vitesse des numéros un mondiales en première période, avant de concéder une défaite frustrante.
Depuis 2018, année de la dernière victoire françaises contre l'Angleterre et du dernier titre des Bleues dans le Tournoi, les scénarios des rencontres changent mais la conclusion reste la même face à la meilleure nation du monde.
C'est la quinzième défaite d'affilée contre les Red Roses, la septième dans le Tournoi. Comme lors des quatre dernières éditions, où la finale du Tournoi opposait les deux équipes, les Bleues n'ont pas pu renverser le match face aux Anglaises, qui n'ont plus perdu depuis la finale du Mondial en 2022, réduites alors à 14 face à la Nouvelle-Zélande.
Après un début de Tournoi laborieux, en particulier la semaine dernière à Parme où les joueuses de David Ortiz et Gaëlle Mignot ont peiné à battre l'Italie (34-21), le retour à la réalité a été rude à Twickenham, où les Bleues n'ont jamais mené au score.
Comme en 2023, où les Françaises avaient pris la foudre des offensives anglaises avec un 33-0 encaissé en première période, les coéquipières des capitaines Manae Feleu et Marine Ménager ont d'abord semblé totalement dépassées par le rythme et la précision des attaques anglaises.
- Une entame terrible -
Loin d'être aussi monolithiques qu'on veut bien les décrire, les coéquipières de la troisième ligne et capitaine Zoe Aldcroft ont assommé les Bleues avec cinq essais en une vingtaine de minutes, signés Dow (4), Sing (8, 18), Atkin-Davies (12) et MacDonald (23).
Sans solution face à la puissance des ballons portés anglais, malmenées dans le jeu au sol, et régulièrement prises de vitesse par les lancements de jeu des tenantes du titre, les Françaises ont failli sombrer, réduite à 14 après un carton jaune infligé à la pilier droit Assia Khalfaoui (23e) et menées 31 à 7.
Elles se sont pourtant accrochées, grâce à un renversement de jeu de Gabrielle Vernier, conclu par l'ouvreuse Clara Arbez (6e), et à l'opportunisme de la numéro 9 Pauline Bourdon-Sansus, la première à aplatir le ballon après une faute de main de l'ouvreuse Zoe Harrison dans son en-but (29e).
Enfin dans leur match, les Bleues ont été les dernières à marquer en première période, Ménager concrétisant un gros travail du paquet d'avants français (38e).
Menées seulement 31-21 à la pause malgré une entame calamiteuse, les Bleues pouvaient encore y croire.
Un superbe essai d'Aldcroft, à la conclusion d'une ambitieuse attaque anglaise au large (49e), a semblé doucher les espoirs français, avant qu'un exploit sur son aile de la jeune Kelly Arbey, 19 ans, ne les relance (51e).
Dans une fin de match folle, et alors que les Anglaises semblaient avoir pris définitivement le large avec le doublé de Dow (58e), deux essais tardifs de Bourgeois (70e) et de Grisez (79e) ont permis aux Françaises de rêver de l'exploit. Un dernier en-avant sur le renvoi anglais y a coupé court, ne laissant place qu'à la frustration.
G.Durand--PS