
Champions Cup: Rémy Baget tient sa "revanche" avec Castres

"J'étais revanchard par rapport au club", affirme dans un entretien à l'AFP l'ailier tarnais Rémy Baget arrivé à Castres l'été dernier et auteur d'une saison pleine, avant le quart de finale de Champions Cup à Northampton samedi.
A 27 ans, le trois-quart renoue avec succès (21 matches, 11 essais) le fil de son histoire avec le CO.
QUESTION: Comment vivez-vous vos premières phases finales à ce niveau?
REPONSE: "C'est très excitant, on sait que c'est quelque chose d'incroyable, quand on regarde les mecs autour de nous dans le vestiaire, on se rend compte qu'il n'y en a pas énormément qui ont joué à ce niveau-là en Coupe d'Europe. C'est incroyable, dans la semaine on se prépare tellement pour les échéances qu'on ne se rend pas forcément compte, et quand on rentre chez soi après l'entraînement, on se dit +Waouw, ce week-end on prend l'avion pour jouer le quart de finale+."
Q: Vous êtes arrivé l'été dernier car Bayonne ne vous a pas conservé malgré de belles performances, étiez-vous revanchard?
R: "J'étais plus revanchard par rapport au club (de Castres). En jeune, je suis parti à Toulouse et je ne suis pas allé à Castres. Je voulais leur montrer qu'ils avaient fait une erreur en laissant partir un Tarnais. Quand j'étais jeune et qu'il y avait des sélections, il y avait plein de joueurs qui partaient à Castres et je n'ai pas fait partie de ces joueurs-là, je n'ai pas du tout été appelé. Du coup, je suis parti à Toulouse. Même les mecs dans l'équipe le savent que ma première revanche, elle est pour montrer qu'à l'époque, vous (le club, NDLR) avez fait des erreurs. (...) J'en ai parlé avec Xavier (Sadourny, l'entraîneur), c'est ma première année, je ne pensais pas jouer autant. Franchement, je trouve que c'est incroyable. Il me fait confiance. J'essaie de rendre la pareille."
Q: Quelle relation entretenez-vous avec lui?
R: "Je pense que je le comprends bien, et lui, il m'a clairement cerné. Il sait ce qu'il doit me dire. Des fois, il sait qu'il peut me parler un peu tactique, et des fois, il sait qu'il n'a pas besoin de me parler tactique, il me laisse faire vraiment ce que je veux sur le terrain. Il me met un petit cadre, et après, je fais tout ce que je veux autour de ce cadre-là."
- "La semaine, je suis déconnecté complet" -
Q: Il dit que vous êtes atypique, comment le comprenez-vous?
R: "On me l'a souvent dit en tant que joueur, parce que je ne suis pas un ailier qui court à 38 km/h, je ne fais pas 100 kg comme d'autres ailiers (1m82, 89 kg). Il faut que je sois très bon dans mes timings, que j'anticipe tout. Il faut que je tente des choses, et vu que je les tente souvent à 100%, ça me réussit pour le moment."
Q: Vous paraissez très relâché, vous ne ressentez pas de pression?
R: "La semaine, je suis déconnecté complet. Je sais que ça monte au bout d'un moment, mais ça ne va pas m'empêcher de dormir. Au coup de sifflet, je serai présent, mais avant le match, je peux rigoler. J'essaie de faire la part des choses, mais je ne me mets pas la pression. On fait un super métier et on a la chance de le faire. Ce serait un drame pour moi de me le pourrir en stressant."
Q: Vous avez été appelé dans le groupe des 42 avec les Bleus pendant le Tournoi, pensez-vous à la tournée d'été en Nouvelle-Zélande ?
R: "Ce n'est vraiment pas un truc où je me projette, je me projette vraiment sur la fin de saison. Si j'y suis, ce ne sera que du bonus. Ça confirmera mon choix d'être parti et la saison que je fais. Là, ça m'a déjà mis un gros coup de boost quand j'ai été appelé pendant le Tournoi en me disant que j'avais vraiment fait le bon choix. C'était vraiment une récompense."
Propos recueillis par François Beneytou
K.Grimaud--PS