
Paris-Roubaix: derrière Van der Poel, Philipsen attend son heure

Le Belge Jasper Philipsen, deuxième des deux précédentes éditions de Paris-Roubaix, assure qu'il roulera dimanche pour son leader Mathieu van der Poel chez Alpecin-Deceuninck mais n'écarte pas la possibilité d'une arrivée qui favoriserait ses qualités de sprinteur.
Alors que le duel annoncé entre "MVDP" et l'ogre slovène Tadej Pogacar, vainqueur dimanche du Tour des Flandres, fait saliver les suiveurs, Philipsen joue "profil bas" tout en cachant mal ses ambitions.
"Paris-Roubaix est la classique qui me convient le mieux. Et cet hiver, durant ma préparation, j'ai clairement senti que j'avais franchi une nouvelle étape", a-t-il déclaré devant les journalistes mercredi après sa deuxième place au GP de l'Escaut, seulement battu par son compatriote Tim Merlier.
"Je me suis énormément entraîné (en vue de Roubaix), avec beaucoup de contenu. Et je l'ai senti dès le premier week-end (des Flandriennes)", a poursuivi le sprinteur de 27 ans.
Troisième du circuit Het Nieuwsblad début mars, vainqueur le lendemain de Kuurne-Bruxelles-Kuurne, sa seule victoire depuis le début de l'année, le nonuple vainqueur d'étape sur le Tour de France a également brillé sur Gand-Wevelgem.
Il y a dix jours, impressionnant sur les pavés et sur les Plugstreets (les chemins en graviers), il a été l'un des seuls à suivre les attaques du Danois Mads Pedersen, avant de s'avouer vaincu (44e) suite à une crevaison dans le final.
- Un deuxième monument après Sanremo ? -
Mais le vainqueur de Milan-Sanremo en 2024 tempère les enthousiasmes. La cause: une lourde chute lors de l'arrivée de Nokere Koerse le 19 mars.
Même s'il s'est aligné sans briller (163e) quatre jours plus tard sur la Primaveira, le Belge ne veut pas minimiser l'impact de cette gamelle.
"La chute qui a impacté mon visage a été très violente. J'ai échappé de peu à un coup du lapin et je souffre toujours de maux de tête par intermittence", a-t-il raconté.
"Mon ostéopathe travaille pour détendre mes muscles du cou. Mais je ne me suis pas toujours senti bien lors de mes entraînements ces quinze derniers jours. Un jour, cela va. Un autre, mois bien", a-t-il constaté.
De quoi le faire douter à quelques jours de l'Enfer du Nord ?
"Oui et non. Sur Roubaix, la priorité sera de rouler pour Mathieu. Avec un tel leader, mon équipe (Alpecin) se devra de prendre la course en mains".
"Mathieu semble rétabli (du gros rhume qui l'a handicapé lors du Tour des Flandres)", a-t-il insisté, tout en n'écartant pas l'idée de jouer sa carte: "Roubaix est tellement imprévisible...".
Dans l'ombre des favoris Van der Poel et Pogacar et des outsiders les plus cités (Mads Pedersen, Wout Van Aert, Filippo Ganna), ne se verrait-il pas surprendre tous ces adversaires ? Une question à laquelle il a refusé de répondre mercredi notant toutefois que ce printemps, il s'est "souvent senti plus fort que jamais".
O.Bruneau--PS