Israël dit s'emparer de "larges secteurs" de Gaza, 23 morts dans une frappe israélienne
Le ministre israélien de la Défense, Israel Katz, a affirmé mercredi que l'armée s'emparait de "larges secteurs" de Gaza, "réduisant et isolant davantage" le territoire palestinien, où un bombardement aérien sur un immeuble d'habitation a fait 23 morts.
"De vastes secteurs sont saisis et intégrés aux zones de sécurité israéliennes, réduisant Gaza et l'isolant davantage", a affirmé M. Katz lors d'une visite sur l'axe de Morag, récemment créé par Israël pour séparer les villes de Khan Younès et de Rafah, dans le sud de Gaza.
Israel Katz a également affirmé qu'Israël continuerait à augmenter la pression sur la bande de Gaza "tant que les otages ne seront pas libérés et que le Hamas ne sera pas vaincu".
Parallèlement, il a dit qu'Israël travaillait à la mise en œuvre du plan du président américain Donald Trump portant sur "l'émigration volontaire" des habitants de Gaza.
Israël a repris ses bombardements le 18 mars, mettant fin à une trêve de deux mois avec le Hamas dans la bande de Gaza, où la guerre a été déclenchée par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste contre Israël le 7 octobre 2023.
Depuis le 2 mars, un blocus de l'aide humanitaire ravive le spectre de la famine pour les 2,4 millions d'habitants du territoire.
Mercredi encore, une frappe israélienne a tué au moins 23 Palestiniens, dont des enfants, selon la Défense civile, dans le quartier de Choujaïya à Gaza-ville, dans le nord du territoire. L'armée israélienne a affirmé avoir ciblé un commandant du Hamas.
- Corps déchiquetés -
"Plusieurs missiles" ont ciblé un immeuble de quatre étages et la zone alentour où se trouvaient des tentes de déplacés, a raconté Ayoub Salim, 26 ans, un habitant de Choujaïya.
"Des éclats ont volé dans toutes les directions (...) On entendait les cris des gens paniqués", a-t-il ajouté, décrivant "une scène terrifiante", des corps déchiquetés et d'autres ensevelis sous les décombres.
Le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, a recensé "23 martyrs dont huit enfants et huit femmes" et plus de 60 blessés.
Les secouristes ont "extrait les corps de femmes et d'enfants. Il y a encore des personnes ensevelies sous les décombres", a indiqué l'un d'eux, Ibrahim Abou al-Rish, à l'AFP.
"Le bâtiment abritait de nombreuses personnes qui se croyaient en sécurité. Il a explosé au-dessus de leurs têtes", a-t-il dit. Plusieurs enfants jouaient à l'intérieur au moment de la frappe "qui a ciblé l'habitation et détruit toute la zone", selon lui.
- "Massacre odieux" -
Interrogée par l'AFP, l'armée israélienne a indiqué avoir "frappé un terroriste de haut rang du Hamas", sans préciser son identité, et assuré avoir "pris nombre de mesures pour limiter les dommages aux civils".
Le Hamas a condamné la frappe comme "l'un des pires actes odieux de génocide".
"L'armée d'occupation terroriste sioniste a commis un massacre en bombardant une zone habitée densément peuplée de civils et de déplacés", a-t-il affirmé.
Le ministère des Affaires étrangères de l'Autorité palestinienne, en Cisjordanie occupée, a condamné un "massacre odieux", s'inscrivant dans "une tentative officielle d'Israël de tuer systématiquement notre peuple en masse et de détruire les fondements mêmes de son existence dans la bande de Gaza pour le forcer à émigrer".
L'armée israélienne a repris le 18 mars ses bombardements aériens puis son offensive terrestre afin de contraindre, selon Israël, le Hamas à libérer les otages israéliens qu'il retient encore.
Mercredi, le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas a indiqué que 1.482 personnes avaient été tuées depuis la fin de la trêve.
Selon le ministère, dont les données sont jugées fiables par l'ONU, le bilan total depuis le début de la guerre s'élève à 50.846 morts dans la bande de Gaza, en majorité des civils.
L'attaque du 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels.
Un membre du bureau politique du Hamas, Hossam Badran, a jugé mardi "nécessaire de parvenir à un cessez-le-feu".
Lors d'une rencontre à Washington lundi avec le président américain Donald Trump, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a lui affirmé travailler à un nouvel "accord" sur la libération des otages.
Sur les 251 personnes enlevées en Israël le jour de l'attaque du Hamas, 58 sont toujours retenues à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée israélienne.
P.Roux--PS