
Accalmie sur les marchés mondiaux avec les espoirs de désescalade des tensions commerciales

Les marchés mondiaux profitent mercredi d'un regain d'optimisme des investisseurs, qui espèrent un apaisement des tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine après des propos conciliants de Donald Trump.
Vers 13H45 GMT, en Europe, la Bourse de Paris bondissait de 2,17%, Francfort de 2,40% et Londres de 0,80%. Milan gagnait 0,78%.
A Wall Street, le Dow Jones gagnait 2,27%, l'indice Nasdaq s'envolait de 4,00% et l'indice élargi S&P 500 de 3,18% dans les premiers échanges.
"L'espoir d'un sursis dans la guerre commerciale provoque une vague de confiance", résume Susannah Streeter, responsable des marchés financiers chez Hargreaves Lansdown.
Le président Donald Trump a reconnu mardi devant la presse que les surtaxes de 145% qu'il a lui-même imposées aux produits chinois étaient "très élevées" et qu'elles allaient "baisser de façon substantielle".
"Elles ne resteront en aucun cas proches de ce chiffre", a-t-il dit. "Nous allons être très gentils, ils vont être très gentils et nous verrons bien ce qui se passe", a ajouté le milliardaire républicain.
Lors d'un échange à huis clos organisé par la banque JP Morgan Chase à Washington, le secrétaire au Trésor Scott Bessent a estimé que la situation actuelle n'était pas tenable pour les deux pays, a rapporté à l'AFP une source présente dans la salle.
Conséquence de ce regain d'optimisme: "Tous les types d'actifs à risque ont progressé, des indices mondiaux au Bitcoin", résume Fawad Razaqzada, analyste de marché chez City Index.
Accalmie entre Trump et la Fed
Le président des Etats-Unis a également déclaré qu'il ne comptait finalement pas limoger le patron de la banque centrale américaine (Fed), Jerome Powell, malgré de récentes menaces qui avaient fait chuter les Bourses en début de semaine.
Cette prise de parole offre, elle aussi, "un peu de répit aux marchés", explique John Plassard, spécialiste de l'investissement pour Mirabaud.
Le marché de la dette américaine, pénalisé ces dernières semaines par une perte de confiance des investisseurs, en profite. Le taux d'intérêt de l'obligation d'Etat à dix ans, référence, reculait nettement, atteignant 4,26%, contre 4,40% la veille en clôture.
Le dollar plus méfiant
Le billet vert s'est quant à lui "d'abord apprécié, avant de reculer légèrement", puis remonter face à l'euro. "Cette réaction plus modérée du billet vert suggère que des inquiétudes économiques persistent", note Fawad Razaqzada.
Le dollar peine à trouver une direction claire, laissant "penser que les marchés restent prudents", poursuit l'analyste. "Les investisseurs devraient rester sur la réserve, ayant déjà vu par le passé des promesses non tenues" de Donald Trump.
Le billet vert prenait 0,29% à 1,1389 dollar pour un euro.
Même constat côté pétrole: après avoir évolué en hausse en début de séance européenne, les cours de l'or noir refluent légèrement. Le baril de Brent de la mer du Nord perdait 0,84% à 66,87 dollars, quand son équivalent américain, le WTI, perdait 0,81% à 63,15 dollars.
L'or tombe de son sommet
L'or, valeur refuge par excellence, recule "dans un contexte de regain d'appétit pour le risque", explique Ricardo Evangelista, analyste chez ActivTrades.
Le revirement de Donald Trump dans sa politique commerciale "a relancé les actifs risqués, tandis que des prises de bénéfices ont provoqué un net recul du cours de l'or", poursuit-il.
L'once d'or perdait 2,88% à 3.282 dollars l'once, après avoir dépassé la veille les 3.500 dollars pour la première fois de son histoire.
Boeing décolle
Le constructeur aéronautique américain Boeing a fait état d'une perte nette trimestrielle moins creusée qu'attendu après une année 2024 difficile. Il a profité d'une reprise des livraisons des avions commerciaux et confirmé ses objectifs de production.
Des résultats salués à Wall Street: l'action Boeing bondissait de 7,47%.
Tesla brille
Elon Musk, patron de Tesla (+5,18% à Wall Street), compte prendre ses distances avec l'administration Trump à partir de mai pour se consacrer davantage au spécialiste des véhicules électriques, qui a pâti au premier trimestre de cette étroite collaboration.
"Les investisseurs se sont positionnés à l'achat suite à l'annonce du retour d'Elon Musk", explique Fawad Razaqzada.
K.Grimaud--PS