
La Bourse de Paris termine en hausse, sur fond d'incertitudes douanières

La Bourse de Paris a clôturé en petite hausse mardi, sur fond de fortes incertitudes quant à la politique protectionniste de Donald Trump, avec d'un côté une réflexion quant à d'éventuels droits de douane sur la pharmacie et les semi-conducteurs et de l'autre, des propos plus rassurants concernant l'automobile.
L'indice vedette de la place de Paris, le CAC 40, a terminé en hausse de 0,86%, soit un gain de 62,28 points, pour s'établir à 7.335,40 points. La veille, il avait terminé en hausse de 2,37%, pour s'établir à 7.273,12 points.
"On ne peut pas parler de rebond", tempère Christopher Dembik, conseiller en stratégie d'investissement de Pictet AM, qui note "des volumes d'échange relativement bas".
"La faiblesse des volumes est un signe de prudence des investisseurs encore échaudés par les dernières semaines compliquées en Bourse", au gré des offensives douanières de Donald Trump et de ses revirements, poursuit-il.
"On voit qu'il y a une grosse incertitude en Bourse, avec un risque de volatilité très élevé", affirme M. Dembik.
Le ministère du Commerce américain a ouvert une enquête visant à déterminer si la prépondérance des importations dans les secteurs de la pharmacie et les semi-conducteurs présente un risque pour la sécurité nationale. C'est à l'issue de ce type d'enquête que Donald Trump avait pu imposer des droits de douane sectoriels de 25% sur l'acier et l'aluminium, ainsi que sur l'automobile.
Cette annonce survient quelques jours à peine après qu'il a suspendu les surtaxes appliquées à l'électronique.
Parallèlement, il a semblé lundi ouvert à un compromis sur les lourdes surtaxes douanières de 25% qui pénalisent depuis deux semaines les importations de voitures et de pièces détachées automobiles aux États-Unis.
Stellantis (Peugeot, Fiat, Chrysler) a logiquement profité des perspectives de revirement, terminant en hausse de 6,55% à 8,33 euros l'action.
"Avec de douloureux droits de douane et des réglementations excessivement rigides, les industries automobiles américaine et européenne sont en danger, alors que la Chine est sur une autre trajectoire", avait d'ailleurs prévenu mardi John Elkann, le président de Stellantis.
Les équipementiers ont suivi la dynamique, à l'image de Forvia (+5,75% à 6,03 euros) et de Valeo (+6,87% à 8,18 euros).
Hermès première capitalisation boursière du CAC40
Le groupe de luxe français Hermès est passé en première position du CAC 40 en termes de capitalisation boursière, détrônant son rival LVMH, qui dévisse au lendemain de la publication de résultats trimestriels décevants.
La valeur d'Hermès (+0,21% à 2.355 euros l'action) a atteint 248,60 milliards d'euros à la clôture de la Bourse de Paris mardi, contre 244,39 milliards d'euros pour LVMH (-7,82% à 488,65 euros le titre).
Hermès devient ainsi la troisième capitalisation boursière européenne, juste derrière l'éditeur allemand de logiciels SAP et le géant pharmaceutique danois Novo Nordisk.
Le luxe dans le rouge
"LVMH a été la première du secteur du luxe à publier ses résultats, et ces derniers sont ressortis en dessous des attentes du marché", commente Kevin Thozet, membre du comité d'investissement chez Carmignac.
Le groupe a en effet a fait état lundi de ventes en baisse de 2% à 20,3 milliards d'euros, notamment aux États-Unis où le groupe, qui y réalise un quart de son chiffre d'affaires, des résultats immédiatement sanctionnés en Bourse.
A l'exception d'Hermès, le géant du luxe a emporté dans son sillage les autres valeurs du secteur. Le groupe Kering a perdu 5,22% à 162,08 euros et Christian Dior a dévissé de 8,25% à 449,20 euros.
I.Masson--PS