New York: une famille de touristes espagnols tués dans le crash d'un hélicoptère dans l'Hudson
Une famille de cinq touristes espagnols, dont trois enfants, et un pilote ont péri jeudi à New York dans le crash d'un hélicoptère dans le fleuve Hudson, nouvel accident mortel sur fond de trafic incessant dans les airs de la mégapole.
Le groupe industriel allemand Siemens a confirmé vendredi à l'AFP qu'il s'agissait d'un de ses responsables, Agustin Escobar, et de sa famille. Ex-patron de Siemens Espagne, M. Escobar chapeautait l'infrastructure ferroviaire chez Siemens Mobility.
"Nous sommes profondément attristés par le tragique accident d'hélicoptère dans lequel Agustin Escobar et sa famille ont perdu la vie. Nous présentons nos sincères condoléances à tous leurs proches", a indiqué l'entreprise dans un communiqué.
La femme, identifiée par des médias américains comme Merce Camprubi, était salariée d'une ex-filiale de Siemens, Siemens Energy, selon cette entreprise.
"Les six victimes ont été sorties de l'eau. Et malheureusement, elles sont toutes décédées", avait indiqué jeudi soir le maire de la ville, Eric Adams, lors d'un point presse sur les rives du fleuve, d'où l'on voyait encore des restes de l'appareil.
"Les images de l'accident sont horribles", a écrit Donald Trump, natif de New York, sur son réseau Truth Social, en demandant à "Dieu" de "bénir" les victimes.
Le président américain a promis "des annonces" rapides sur les causes de l'accident et assuré que son ministre des Transports, Sean Duffy, et "son équipe talentueuse sont sur le coup", deux mois après la collision d'un avion de ligne et d'un hélicoptère militaire au-dessus du fleuve Potomac à Washington qui avait fait 67 morts.
Quelques jours après cet accident aérien, le pire aux Etats-Unis depuis 2001, le crash d'un petit avion sanitaire à Philadelphie avait fait sept morts.
D'après le maire et la police de New York, l'hélicoptère était affrété par l'une des entreprises proposant de survoler New York avec vues spectaculaires sur ses gratte-ciel ou la Statue de la Liberté. Une activité prisée des touristes, mais critiquée pour son bruit et sa pollution.
- 30.000 vols par an -
"On a vu un hélicoptère et, comme un petit éclair qui a coupé l'hélice, elle s'est brisée dans le ciel. Une fois l'hélice brisée, nous avons vu l'hélicoptère partir en vrille", a raconté à l'AFP une témoin du crash, Belle Angel.
"C'était incroyable, on se disait que ce n'était pas possible. Et puis il s'est écrasé dans l'eau, comme ça", a-t-elle ajouté.
Plusieurs heures après ce crash, on pouvait apercevoir dépasser de l'eau les patins d'atterrissage de l'hélicoptère, alors que plusieurs bateaux de secours étaient regroupés autour de la zone d'impact avec des dizaines de pompiers sur place, selon un photographe de l'AFP.
"Nous avons reçu un appel à 15H17 (19H17 GMT) pour un hélicoptère dans l'eau", a indiqué à l'AFP un porte-parole des pompiers de New York.
Selon la cheffe de la police de New York, Jessica Tisch, l'hélicoptère avait décollé à 14H59 d'un héliport du sud de l'île de Manhattan. Il avait volé plusieurs minutes avant sa chute.
Une enquête a été lancée sur les causes du crash, a-t-elle précisé.
Le pilote "a signalé par radio qu'il allait atterrir et qu'il avait besoin de carburant", a déclaré au Telegraph Michael Roth, propriétaire de la société New York Helicopter, qui a organisé le tour. "Il aurait dû mettre environ trois minutes à arriver, mais 20 minutes plus tard, il n'était pas là", a-t-il ajouté.
Cet accident pourrait relancer les questions autour du dense trafic d'hélicoptères d'affaires ou de tourisme à New York. D'après des chiffres cités par le New York Times, 32 personnes sont mortes dans des accidents d'hélicoptère à New York depuis 1977.
En 2009, un hélicoptère transportant des touristes italiens avait percuté un petit avion privé, tuant neuf personnes. En 2018, un autre hélicoptère était tombé dans l'East River, un accident qui avait fait cinq morts.
New York compte trois héliports, du côté du fleuve Hudson ou du détroit de l'East River qui entourent l'île de Manhattan.
Un accord conclu en 2016 entre la mairie de New York et l'un des opérateurs a réduit le nombre de vols touristiques de 60.000 à 30.000 par an et les a confinés dans l'espace aérien des fleuves entourant Manhattan, avec une pause obligatoire le dimanche.
Mais avec un prix minimum d'environ 200 dollars pour un vol de 15 à 20 minutes, l'expérience reste attirante pour les touristes.
B.Mercier--PS