
La Bourse de Paris ploie sous l'escalade de la guerre commerciale

La Bourse de Paris a fortement reculé mercredi, plombée par une nouvelle escalade de la guerre commerciale entre Washington et Pékin, qui a annoncé des mesures de rétorsion après l'entrée en vigueur de nouvelles surtaxes américaines s'appliquant à soixante pays.
Le CAC 40 a cédé 237,40 points, soit 3,34%, à 6.863,02 points, tombant à son plus bas niveau depuis novembre 2023. La veille, l'indice vedette parisien avait rebondi de 2,5% à 7.100,42 points.
Depuis le début du mois d'avril, le CAC 40 cède 11,91%.
"Nous vivons un changement de régime économique dont personne ne connaît encore l'issue. Les marchés craignent une croissance mondiale plus faible, une inflation plus élevée et des bénéfices moins importants pour les entreprises", résume Raphaël Thuin, directeur des stratégies de marchés de Tikehau Capital.
La Chine a annoncé mercredi qu'elle allait porter ses surtaxes de rétorsion contre les produits américains à 84%, et non à 34% comme initialement prévu, ce qui constitue une nouvelle escalade dans la guerre commerciale entre Pékin et Washington.
Cette annonce suit l'entrée en vigueur, mercredi également, d'une nouvelle salve de droits de douane à l'importation par le président américain Donald Trump, dont un taux monumental pour la Chine, portant le total des taxes à 104% pour ce pays.
"Les deux premières économies mondiales sont désormais coincées dans une guerre commerciale, et aucune des deux nations ne semble prête à céder", note Susannah Streeter, responsable des marchés financiers, Hargreaves Lansdown. "Le monde attend de savoir quel côté pliera en premier".
Concernant l'Union européenne, les nouveaux droits de douane imposés par le président américain atteignent 20%.
Dans ce contexte, côté obligataire, le taux d'intérêt de l'emprunt à dix ans français a atteint 3,39% en clôture, au même niveau que la veille.
Le luxe en première ligne et Stellantis en chute libre
Les poids lourds du luxe, dominants dans l'indice CAC 40 et très exposés au marché chinois, ont fléchi face à l'escalade des tensions commerciales entre la Chine et les Etats-Unis.
LVMH, leader mondial du secteur et première capitalisation boursière française, a cédé 4,12% à 498,40 euros et Kering 5,42% à 156,92 euros.
Hermès a perdu 0,80% à 2.222,00 euros.
Le groupe automobile Stellantis, très exposé, lui, aux Etats-Unis, a cédé 5,38% à 7,78 euros.
Sanofi craint des droits de douane
Le français Sanofi a dévissé de 6,89% à 86,76 euros.
Le secteur pharmaceutique, au deuxième rang du commerce mondial après l'électronique, échappe pour le moment aux surtaxes, mais Donald Trump a promis "très bientôt" des droits de douane sur les produits pharmaceutiques.
L'Italie retire son soutien au patron de STMicroelectronics
Le fabricant franco-italien de semi-conducteurs STMicroelectronics a avancé de 3,37% à 16,68 euros.
Le gouvernement italien a retiré son soutien au patron du groupe et à son équipe de direction, a déclaré mercredi le ministre de l'Economie Giancarlo Giorgetti, cité par l'agence Bloomberg et dont les propos ont été confirmés par ses services à l'AFP.
I.Moreau--PS