
Wall Street en ordre dispersé au premier jour des nouveaux droits de douane américains

La Bourse de New York évolue en ordre dispersé mercredi à mi journée, quelque peu soulagée par les déclarations du ministre américain des Finances sur les droits de douane, malgré l'entrée en vigueur de la nouvelle vague de surtaxes imposées par Washington aux produits de dizaines de partenaires commerciaux et la réplique chinoise.
Vers 14H15 GMT, le Dow Jones reculait de 0,10%, l'indice Nasdaq avançait de 1,14% et l'indice élargi S&P 500 gagnait 0,35%.
Quelques minutes après l'ouverture, les indices américains ont brièvement bondi après les propos de Donald Trump qui a assuré "tout va bien se passer" et que "c'est le moment d'acheter", sur son réseau social Truth.
"Les marchés (sont) désorientés dans le brouillard de la guerre commerciale", écrit dans une note Patrick O'Hare, de Briefing.com.
D'un côté, le ministre américain des Finances Scott Bessent a assuré mercredi que les droits de douane imposés par Washington et effectifs depuis mercredi sont un "plafond" dès lors que les autres pays ne répliqueront pas.
De l'autre, M. Bessent a estimé qu'il serait "suicidaire" pour les autres pays de se rapprocher de la Chine d'un point de vue commercial pour tenter de contrebalancer les effets des surtaxes américaines.
La Chine a annoncé mercredi une hausse massive de ses droits de douane sur les produits américains, en représailles aux surtaxes instaurées par Washington, alimentant une nouvelle panique sur les marchés mondiaux et la crainte d'une guerre commerciale sans fin.
Cette nouvelle escalade entre les deux grandes puissances mondiales est survenue quelques heures après l'entrée en vigueur à 04H00 GMT d'une nouvelle salve de droits de douane américains pour 60 pays. En ajoutant celles qui étaient déjà entrées en vigueur depuis janvier, le total des surtaxes atteint désormais 104% pour les produits "Made in China", ce qui revient à en doubler les prix.
Ce cycle de représailles, qui fait craindre une envolée de l'inflation et une chute de la consommation et de la croissance mondiale, fait souffler un nouveau vent de panique sur la majorité des marchés boursiers.
"La situation générale des droits de douane est négative pour les actions", résume auprès de l'AFP Karl Haeling, de LBBW.
"Le plus gros problème est la volonté de l'administration Trump de poursuivre cette lutte commerciale d'une manière très perturbatrice", estime l'analyste.
En parallèle, sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d'Etat américains à dix ans s'est nettement tendu, grimpant jusqu'à 4,50%, contre 4,29% à la clôture mardi. Vers 14H00 GMT, il s'établissait à 4,35%.
Les bons du Trésor "n'ont plus le statut de valeur refuge" alors que "les acheteurs étrangers perdent confiance dans les Etats-Unis", estime Karl Haeling.
Pour Lawrence Gillum, de LPL Financial, "l'inflation statique, la patience de la Fed, les boycotts potentiels des acheteurs étrangers, le désendettement des fonds spéculatifs" font partie des raisons expliquant la hausse des rendements des bons du Trésor américain.
Au tableau des valeurs, les laboratoires pharmaceutiques, à l'instar de Eli Lilly (-3,28%) et Pfizer (-2,77%), reculaient après que Donald Trump a promis mardi d'imposer "très bientôt" des droits de douane sur les produits pharmaceutiques, au deuxième rang du commerce mondial.
Le géant de la grande distribution Walmart était recherché (+4,60%) malgré l'annonce d'une révision à la baisse de ses prévisions de bénéfice pour le premier trimestre en raison des incertitudes économiques entourant les droits de douane.
La compagnie aérienne américaine Delta Air Lines grimpait (+7,27%) après avoir publié mercredi des résultats pour le premier trimestre conformes aux attentes des analystes, revoyant toutefois ses prévisions à la baisse pour le deuxième trimestre face à "un environnement de croissance ralentie".
X.Francois--PS