
France: l'OFCE révise sa prévision de croissance à la baisse à 0,5% en 2025

La croissance française devrait atteindre 0,5% du PIB en 2025 et 1,1% du PIB en 2026, lestée par l'incertitude sur les plans nationaux et internationaux avec la hausse de taxes douanières américaines, selon les prévisions de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) mercredi.
L'OFCE révise ainsi à la baisse sa prévision de croissance de l'automne 2024 de 0,3 point de pourcentage, une situation qui s'explique par l'incertitude politique intérieure avec un contexte marqué par l'adoption d'une motion de censure à l'Assemblée nationale, et désormais par le péril d'un conflit commercial d'ampleur et durable, consécutif aux surtaxes douanières américaines.
Avant même la tempête douanière déclenchée le 2 avril, les incertitudes internationales avaient conduit la Banque de France à réduire de 0,2 point à 0,7% sa prévision de croissance pour 2025. Et le gouvernement se prépare à suivre le mouvement, possiblement le 15 avril lors d'une conférence sur les finances publiques.
Depuis mercredi, le président des Etats-Unis Donald Trump impose à des dizaines de pays une nouvelle salve de droits de douane à l'importation, dont un taux de plus de 100% à la Chine, provoquant une forte poussée de fièvre entre les deux premières puissances mondiales.
L'Union européenne n'est pas épargnée et doit s'acquitter d'une surtaxe de 20% supplémentaire.
En France, la faible croissance conjuguée à la réduction des politiques de l'emploi et le haut niveau des faillites pourraient notamment se traduire par des destructions d'emplois en France à hauteur de 190.000 emplois sur la période 2025-2026, estime l'OFCE.
Le taux de chômage passerait ainsi de 7,3% fin 2024 à 7,9% à la fin de l'année avant d'atteindre 8,5% au dernier trimestre 2026, prévoit le centre de recherches en économie de Sciences Po.
La prévision de croissance économique du gouvernement pour 2025, actuellement à 0,9%, "peut changer", sans remettre en cause l'objectif de ramener le déficit public à 5,4% du produit intérieur brut (PIB), avait déclaré mi-mars la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin.
Concernant les finances publiques, l'OFCE estime que le déficit public passerait "seulement de 5,8% du PIB à 5,5% du PIB en 2025" et 5,3% du PIB en 2026, tandis que la dette publique se creuserait de 113% du PIB en 2024 à 116,7% du PIB en 2026, note l'OFCE.
F.Richard--PS