Paris: la découverte d'une bombe de la Seconde Guerre mondiale bloque la gare du Nord
Aucun train ne circule vendredi matin depuis la gare du Nord de Paris, l'une des premières d'Europe, après la découverte dans la nuit d'une bombe de 500 kg de la Seconde Guerre mondiale sur la commune de Saint-Denis, le ministre des Transports suggérant une possible reprise du trafic à 16h00.
Aucun TGV, Eurostar, RER, ni TER ne circule et le trafic "ne pourra reprendre qu'après la fin des opérations de déminage qui sont en cours d'organisation par les services spécialisés de la préfecture de police de Paris", précise la SNCF. Tous les trains Eurostar en provenance et à destination de Paris sont annulés, a indiqué Eurostar.
Dans le hall de la gare du Nord, du côté du RER, les voyageurs étaient désabusés, a constaté un journaliste de l'AFP.
"C'est pas de chance si cela vous arrive, mais je ne veux pas monter dans un train qui passe sur une bombe de la Seconde Guerre mondiale qui n'a pas explosé", a jugé auprès de l'AFP Owen Pritchard, touriste qui tente de rentrer au Royaume-Uni, mais dont l'Eurostar a été annulé.
"J'attends depuis 06H00 un RER pour Goussainville, j'ai tenté de prendre un bus de remplacement mais c'est impossible, trop de voyageurs, ils sont bondés. Je suis à mon compte, j'ai un client qui m'attend depuis 07H00 et je ne vais pas pouvoir facturer", déplore Corinne Schiavenato, 55 ans, qui travaille dans l'administratif.
La RATP affirme avoir déployé des agents supplémentaires pour orienter les voyageurs à la recherche d'un itinéraire alternatif.
C'est au cours de travaux réalisés dans la nuit de jeudi à vendredi que l'engin explosif de 500 kg à été découvert à 2,5 kilomètres de la gare du Nord.
Une partie du boulevard périphérique et de l'autoroute A1 sont également fermées pendant l'opération de déminage, a indiqué la préfecture de police de Paris.
- Avions "hors de prix" -
"On a essayé de regarder les avions, mais c'est hors de prix, et puis de toute manière, on ne peut même pas aller à l'aéroport Charles-de-Gaulle" du fait de l'arrêt de la circulation du RER B vers le Nord, se désole Marion, 43 ans, qui devait se rendre à Londres pour rendre visite à des amis.
La SNCF invite les usagers et clients à "reporter leur voyage" mais indique que le RER B est reporté à la Plaine-Stade de France et à Aulnay-sous-Bois, et que les lignes K et H sont respectivement reportées à Mitry et à Saint-Denis.
Des trains à destination de Lille, Dunkerque, et Valenciennes étaient reportés gare de Lyon à Paris, précipitant de nombreux voyageurs dans les bouches du métro.
Dans l'attente de plus d'explications, certains voyageurs faisaient part de leur étonnement quant à l'incongruité de la situation.
"C'est marrant, je reviens justement de Lorient où la découverte d'obus non explosés, ça arrive tout le temps", s'amuse Chloé Ternand, qui devait prendre un Ouigo vers Bruxelles.
A Saint-Denis, à proximité de l'endroit où a été découvert l'engin, Marcello, 85 ans tient en main un magazine qui relate le bombardement qui a ravagé le quartier de La Plaine le 21 avril 1944.
"J'habitais à côté, ça m'a rappelé des souvenirs. Quand il y a eu le bombardement, on n'a même pas eu le temps d'aller à l'abri parce que ça a été soudain", témoigne-t-il à l'AFP.
Ce n'est pas la première fois que la découverte d'une bombe de la Seconde guerre mondiale vient paralyser le réseau ferroviaire à Paris. En 2019, un obus retrouvé dans les Hauts-de-Seine avait interrompu le trafic entre la gare de Saint-Lazare et la proche banlieue ouest de Paris.
La gare du Nord est l'une des gares les plus fréquentées d'Europe, avec plus de 226 millions de voyageurs en 2023 selon les chiffres de la SNCF.
J.Seguin--PS