
La vie du prince Harry est en jeu, prévient son avocate en clôture de l'audience sur sa sécurité

"La vie et la sécurité" du prince Harry "sont en jeu" a plaidé mercredi son avocate à Londres, en clôture d'une audience qui examinait son recours contre la décision du gouvernement de rétrograder sa protection policière au Royaume-Uni.
En costume sombre et cravate rayée, le fils cadet du roi Charles III, qui ne revient que rarement à Londres, était à nouveau présent au tribunal, pour cette deuxième et dernière journée d'audience devant la cour d'appel, installé derrière son avocate, Me Shaheed Fatima.
Harry et son épouse Meghan ont déménagé aux Etats-Unis après avoir renoncé à leurs obligations royales en 2020. Ils ont alors perdu la protection systématique de la police prévue pour les membres actifs de la famille royale, payée par le contribuable britannique, le ministère de l'Intérieur ayant opté pour une protection au cas par cas.
Harry, 40 ans, a engagé une action en justice en 2021 pour contester cette décision. Après avoir vu sa demande rejetée en première instance l'année dernière, il a introduit un recours devant la cour d'appel.
Plus tôt, l'avocat du ministère de l'Intérieur, James Eadie, a défendu l'approche "sur mesure" adoptée par les autorités britanniques, arguant que cette dernière était "mieux adaptée" au prince, qui vit en Californie.
Harry, aussi connu comme le duc de Sussex, a écouté attentivement la plaidoirie de la partie adverse, s'entretenant de temps à autre avec son avocate.
- Décision après Pâques -
Une grande partie de l'audience s'est déroulée à huis clos mercredi en raison du caractère sensible des informations sur la sécurité du fils cadet du roi, et les menaces auxquelles il pourrait être exposé.
La cour d'appel rendra sa décision par écrit à une date ultérieure, "très probablement" après Pâques, a déclaré le juge Geoffrey Vos à l'issue de l'audience.
Mardi, l'avocate du prince Harry avait déploré que son client ait "fait l'objet d'un traitement différent, injustifié et inférieur".
Dans des conclusions écrites, l'équipe d'avocats du prince a fait état de menaces sur sa sécurité et celle de sa famille. Ils ont notamment indiqué qu'"Al-Qaïda avait appelé à (son) meurtre", et que Meghan et lui avaient été pris dans "une dangereuse course-poursuite" avec des paparazzis à New York en mai 2023.
Ce sujet est sensible pour Harry, dont la mère, la princesse Diana, est morte dans un accident de voiture à Paris en 1997, alors qu'elle était poursuivie par des photographes à moto.
Au tribunal mercredi, une femme dans la galerie publique a crié son soutien au prince. "Si vous êtes membres de la presse, vous êtes la raison pour laquelle il n'est plus en Angleterre", a-t-elle dit.
Le prince qui vit en Californie avec Meghan et leurs deux enfants affirme que les questions de sécurité sont un frein à ses séjours au Royaume-Uni.
Ses liens sont très distendus avec le reste de la famille royale. Sa dernière entrevue connue avec son père remonte à plus d'un an, peu après l'annonce du cancer de Charles III. Le roi se trouvait mercredi en voyage d'Etat en Italie avec la reine Camilla, où ils ont célébré leurs vingt ans de mariage.
A.Martin--PS